Collège Cardinal Mercier en France (1940)
De Wiki - Braine-l'Alleud .
[[Fichier:40_06.jpg|400px|thumb|left| Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault). Collection : Jules Castiaux.]] | [[Fichier:40_06.jpg|400px|thumb|left| Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault). Collection : Jules Castiaux.]] | ||
- | [[Fichier:40_06_( | + | [[Fichier:40_06_(3).jpg|400px|thumb|right| Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault).]] |
+ | [[Fichier:40_06_(2).jpg|400px|thumb|left| Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault).]] | ||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
+ | |||
Jeudi 13 juin : Jules Castiaux : ''"A 5 heures, après-midi, nous sommes reçus chez monsieur Joncquières qui nous offre un goûter d'adieu. A 6 heures sur la place du village de Saint-Jean de Védas, tous les scouts qui y sont cantonnés sont réunis pour chanter le chant de l'au revoir. A 7 heures 1/2, un autocar de Montpellier vient nous prendre au château. Jusqu'à 10 heures, nous nous promenons dans la ville de Montpellier : arc de triomphe de Louis XIV et sa statue, la cathédrale,...La ville n'est pas éclairée, on se ballade dans des rues étroites où les maisons sont assez hautes. Je déguste au "Grillon", un chocolat à 2 francs 50. Nous passons la nuit à Montpellier dans un abri pour réfugiés."'' | Jeudi 13 juin : Jules Castiaux : ''"A 5 heures, après-midi, nous sommes reçus chez monsieur Joncquières qui nous offre un goûter d'adieu. A 6 heures sur la place du village de Saint-Jean de Védas, tous les scouts qui y sont cantonnés sont réunis pour chanter le chant de l'au revoir. A 7 heures 1/2, un autocar de Montpellier vient nous prendre au château. Jusqu'à 10 heures, nous nous promenons dans la ville de Montpellier : arc de triomphe de Louis XIV et sa statue, la cathédrale,...La ville n'est pas éclairée, on se ballade dans des rues étroites où les maisons sont assez hautes. Je déguste au "Grillon", un chocolat à 2 francs 50. Nous passons la nuit à Montpellier dans un abri pour réfugiés."'' | ||
- | Vendredi 14 juin : Jules Castiaux : ''"A 3 heures du matin, nous nous levons après une bonne nuit sur la paille. A 3 heures 1/2, nous quittons Montpellier en chemin de fer pour Nîmes où nous arrivons à 4 heures 3/4.Monsieur l'aumônier Goffaerts dit la messe à l'église Saint-Baudèle. Nous déjeunons en face de la gare. | + | Vendredi 14 juin : Jules Castiaux : ''"A 3 heures du matin, nous nous levons après une bonne nuit sur la paille. A 3 heures 1/2, nous quittons Montpellier en chemin de fer pour Nîmes où nous arrivons à 4 heures 3/4.Monsieur l'aumônier Goffaerts dit la messe à l'église Saint-Baudèle. Nous déjeunons en face de la gare. Après en troupe, nous visitons la ville: la tour Magne, la Fontaine de Nîmes, la Maison Carrée,les arènes, la statue d'Alphonse Daudet (né en 1840, c'est le centenaire de sa naissance), la cathédrale,... A 10 heures 1/2, nous partons de Nîmes pour Alès où nous arrivons vers midi 1/4. En gare, un train de réfugiés parisiens. Nous quittons Alès vers 4 heures 1/2. Nous arrivons à Saint-Paul-le-Jeune. Un autocar nous amène à Lablachère où monsieur le Directeur nous reçoit. Une maison de retraite neuve où nous sommes les premiers à loger. 3 lits par chambre. La nourriture est épatante faite par les soeurs. Nous sommes à un endroit de pèlerinage."'' |
Tous prennent le train via Nîmes, Alès et Saint-Paul-le-Jeune pour, en autocar, parvenir jusqu'à Notre-Dame de Bonsecours à Lablachère. Le gros bâtiment qui allait accueillir "Braine en France" avait été mis à disposition par Monseigneur Couderc, évêque de Viviers. Ils retrouvent là le directeur Hanon et l'abbé Mesure qui avaient préparé leur arrivée et celle du "Collège en réduction" de l'abbé Lamy lui-même. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] | Tous prennent le train via Nîmes, Alès et Saint-Paul-le-Jeune pour, en autocar, parvenir jusqu'à Notre-Dame de Bonsecours à Lablachère. Le gros bâtiment qui allait accueillir "Braine en France" avait été mis à disposition par Monseigneur Couderc, évêque de Viviers. Ils retrouvent là le directeur Hanon et l'abbé Mesure qui avaient préparé leur arrivée et celle du "Collège en réduction" de l'abbé Lamy lui-même. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] | ||
Dimanche 16 juin : Jules Castiaux : ''"L'installation qu'on met à notre disposition est magnifique. Nous sommes les premiers à utiliser les chambres. Ce bâtiment venait d'être terminé au début de la guerre. Il devait servir comme maison de retraite. Ici, c'est aussi un lieu de pélérinage : Notre-Dame de Bonsecours. Il y a des soeurs qui avant s'occupaient de recevoir les pélerins. Maintenant, elles s'occupent de nous, préparent notre nourriture, lavent nos linges... Monsieur le Directeur aura donc trouvé tout prêt pour installer le Collège. Nous dormons, il faut le dire, sur de bons lits, avec draps de lit et couverture à notre disposition. La nourriture est excellente et à profusion. Nous avons la cuisine française et on s'y fait. Les cours vont commencer lundi. En attendant que les professeurs n'arrivent, nous continuerons à donner leçons comme à Saint-Jean de Védas. Notre adieu de Vista Alegre a été touchant. Les propriétaires étaient vraiment émues de nous voir partir."'' | Dimanche 16 juin : Jules Castiaux : ''"L'installation qu'on met à notre disposition est magnifique. Nous sommes les premiers à utiliser les chambres. Ce bâtiment venait d'être terminé au début de la guerre. Il devait servir comme maison de retraite. Ici, c'est aussi un lieu de pélérinage : Notre-Dame de Bonsecours. Il y a des soeurs qui avant s'occupaient de recevoir les pélerins. Maintenant, elles s'occupent de nous, préparent notre nourriture, lavent nos linges... Monsieur le Directeur aura donc trouvé tout prêt pour installer le Collège. Nous dormons, il faut le dire, sur de bons lits, avec draps de lit et couverture à notre disposition. La nourriture est excellente et à profusion. Nous avons la cuisine française et on s'y fait. Les cours vont commencer lundi. En attendant que les professeurs n'arrivent, nous continuerons à donner leçons comme à Saint-Jean de Védas. Notre adieu de Vista Alegre a été touchant. Les propriétaires étaient vraiment émues de nous voir partir."'' | ||
- | Lundi 17 juin : les classes reprennent, cours le matin, sieste, promenade et étude l'après-midi. Le Collège possède maintenant les 6 classes d'humanités, un corps professoral complet (de guerre!) et une cinquantaine d'élèves. Il compte deux groupes d'internat : les grands sous la direction d'Hubert Basyn, et les petits sous la responsabilité de | + | Lundi 17 juin : les classes reprennent, cours le matin, sieste, promenade et étude l'après-midi. Le Collège possède maintenant les 6 classes d'humanités, un corps professoral complet (de guerre!) et une cinquantaine d'élèves. Il compte deux groupes d'internat : les grands sous la direction d'Hubert Basyn, et les petits sous la responsabilité de Gérald Beatty puis sous celle de Dominique Nothomb. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] |
Dimanche 23 juin: le Collège reçoit la visite de son bienfaiteur, Mgr Couderc, qui est vivement remercié, au nom de tous, par Jacques de Grunne. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] | Dimanche 23 juin: le Collège reçoit la visite de son bienfaiteur, Mgr Couderc, qui est vivement remercié, au nom de tous, par Jacques de Grunne. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] | ||
Mercredi 17 juillet : Jules Castiaux: ''"On attend pour partir. Mais il parait qu'il y a moyen de passer en Belgique facilement. Donc Monsieur le Directeur tâchera de passer la frontière en auto et de rentrer en Belgique. Arrivé là, il reviendra nous prendre dit-il avec des autocars et des papiers de la kommandature allemande autorisant le passage. Je souhaite qu'il réussisse. On sera d'autant plus vite rentré... Nous avons été visiter différentes choses intéressantes des environs; En effet, il y a de très belles excursions. Actuellement, je lis assez bien. Je me procure des livres chez des Pères Oblats du village. Autrement, la vie est tout à fait normale, on continue à manger des pois cassés, des nouilles, du riz, des lentilles. Mais tout cela ne donne pas la force que donne la bonne nourriture de Belgique."'' | Mercredi 17 juillet : Jules Castiaux: ''"On attend pour partir. Mais il parait qu'il y a moyen de passer en Belgique facilement. Donc Monsieur le Directeur tâchera de passer la frontière en auto et de rentrer en Belgique. Arrivé là, il reviendra nous prendre dit-il avec des autocars et des papiers de la kommandature allemande autorisant le passage. Je souhaite qu'il réussisse. On sera d'autant plus vite rentré... Nous avons été visiter différentes choses intéressantes des environs; En effet, il y a de très belles excursions. Actuellement, je lis assez bien. Je me procure des livres chez des Pères Oblats du village. Autrement, la vie est tout à fait normale, on continue à manger des pois cassés, des nouilles, du riz, des lentilles. Mais tout cela ne donne pas la force que donne la bonne nourriture de Belgique."'' | ||
- | Dimanche 21 juillet : la fête nationale se fête sous l'égide de l'abbé Goffaerts. Une bonne partie des réfugiés belges des environs assistent à la messe, au repas et au spectacle donné par les élèves : Gérald Beatty, Justin Binon, Jacques de Grunne, Jean-Jacques Dodémont, Léon Labouille, Jean Lequarré, Pierre Michaux, Dominique Nothomb, Joseph Vanhaelen, Jacques van Ongevalle, Luc Verstraete, Marcel Wautelet jouent des extraits d'Antigone et des Fourberies de Scapin. Les petits chantent notamment "La Brabançonne" sous la direction de Dominique Nothomb. [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]]. Jules Castiaux : ''" | + | Dimanche 21 juillet : la fête nationale se fête sous l'égide de l'abbé Goffaerts. Une bonne partie des réfugiés belges des environs assistent à la messe, au repas et au spectacle donné par les élèves : Gérald Beatty, Justin Binon, Jacques de Grunne, Jean-Jacques Dodémont, Léon Labouille, Jean Lequarré, Pierre Michaux, Dominique Nothomb, Joseph Vanhaelen, Jacques van Ongevalle, Luc Verstraete, Marcel Wautelet jouent des extraits d'Antigone et des Fourberies de Scapin. Les petits chantent notamment "La Brabançonne" sous la direction de Dominique Nothomb. [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]]. Jules Castiaux : ''"Fête nationale belge. A 7 heures 1/2, messe pour les soldats morts pendant cette guerre par Monsieur Goffaerts. A 10 heures, grand messe chantée par les novices et nous-mêmes réunis. Sermon de Monsieur Goffaerts: nous devons espérer. L'après-midi, nous faisons des jeux de société. Le soir, nous avons eu une grande fête avec deux pièces (des extraits) "Antigone" de Sophocle et les "Fourberies de Scapin" de Molière. Il y avait aussi des chants patriotiques ("A la Belgique", "La Brabançonne", "La Marseillaise",...). Plusieurs réfugiés (le docteur Dumont et sa famille, des gens de Bastogne, des Français,...) assistent à la fête. Magnifique journée du 21 juillet en exil."'' |
Lundi 22 juillet : Jules Castiaux : ''"Nous attendons les autocars que le Directeur Hanon ne tardera pas à faire venir de Belgique. Monsieur Goffaerts a reçu une lettre de Belgique de madame Dupire, Jacques est rentré. Le Collège a repris et monsieur Verbruggen est directeur. Monsieur Vandercam du couvent est doyen faisant fonction à Braine. Ici, la vie est tout à fait normale. Nous avons jeudi les examens finaux pour la fin de l'année. Il commence maintenant à faire bien chaud."'' | Lundi 22 juillet : Jules Castiaux : ''"Nous attendons les autocars que le Directeur Hanon ne tardera pas à faire venir de Belgique. Monsieur Goffaerts a reçu une lettre de Belgique de madame Dupire, Jacques est rentré. Le Collège a repris et monsieur Verbruggen est directeur. Monsieur Vandercam du couvent est doyen faisant fonction à Braine. Ici, la vie est tout à fait normale. Nous avons jeudi les examens finaux pour la fin de l'année. Il commence maintenant à faire bien chaud."'' |