Collège Cardinal Mercier en France (1940)
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Jules Castiaux (19 ans) : ''" Ici, nous continuons les cours comme d'ordinaire. Nous avons dans les environs des endroits magnifiques pour des promenades, des escalades dans des rochers, des grottes,... Nous allons encore nager mais la rivière n'est pas aussi large qu'à Saint-Jean de Védas. Cet après-midi, avec un camarade de collège,j'ai été à Joyeuse, un petit village à une dizaine de kilomètres d'ici. Il y avait de vieilles maisons très intéressantes à voir mais très sales dont peu étaient habitées si ce n'est par des gens très pauvres. C'est une belle journée. Il n'a pas plu mais il y a un vent assez violent. Espérons que le temps se remettra totalement."'' | Jules Castiaux (19 ans) : ''" Ici, nous continuons les cours comme d'ordinaire. Nous avons dans les environs des endroits magnifiques pour des promenades, des escalades dans des rochers, des grottes,... Nous allons encore nager mais la rivière n'est pas aussi large qu'à Saint-Jean de Védas. Cet après-midi, avec un camarade de collège,j'ai été à Joyeuse, un petit village à une dizaine de kilomètres d'ici. Il y avait de vieilles maisons très intéressantes à voir mais très sales dont peu étaient habitées si ce n'est par des gens très pauvres. C'est une belle journée. Il n'a pas plu mais il y a un vent assez violent. Espérons que le temps se remettra totalement."'' | ||
- | 17 juillet : Jules Castiaux: ''"On attend pour partir. Mais il parait qu'il y a moyen de passer en Belgique facilement. Donc Monsieur le Directeur tâchera de passer la frontière en auto et de rentrer en Belgique. Arrivé là, il reviendra nous prendre dit-il avec des autocars et des papiers de la kommandature allemande autorisant le passage. Je souhaite qu'il réussisse. On sera d'autant plus vite rentré... Nous avons été visiter différentes choses intéressantes des environs; En effet, il y a de très belles excursions. Actuellement, je lis assez bien. Je me procure des livres chez des Pères Oblats du village. Autrement, la vie est tout à fait normale, on continue à manger des pois cassés, des nouilles, du riz, des lentilles. Mais tout cela ne donne pas la force que donne la bonne nourriture de Belgique."'' | + | Mercredi 17 juillet : Jules Castiaux: ''"On attend pour partir. Mais il parait qu'il y a moyen de passer en Belgique facilement. Donc Monsieur le Directeur tâchera de passer la frontière en auto et de rentrer en Belgique. Arrivé là, il reviendra nous prendre dit-il avec des autocars et des papiers de la kommandature allemande autorisant le passage. Je souhaite qu'il réussisse. On sera d'autant plus vite rentré... Nous avons été visiter différentes choses intéressantes des environs; En effet, il y a de très belles excursions. Actuellement, je lis assez bien. Je me procure des livres chez des Pères Oblats du village. Autrement, la vie est tout à fait normale, on continue à manger des pois cassés, des nouilles, du riz, des lentilles. Mais tout cela ne donne pas la force que donne la bonne nourriture de Belgique."'' |
- | 21 juillet : la fête nationale se fête sous l'égide de l'abbé Goffaerts. Une bonne partie des réfugiés belges des environs assistent à la messe, au repas et au spectacle donné par les élèves : Gérald Beatty, Justin Binon, Jacques de Grunne, Jean-Jacques Dodémont, Léon Labouille, Jean Lequarré, Pierre Michaux, Dominique Nothomb, Joseph Vanhaelen, Jacques van Ongevalle, Luc Verstraete, Marcel Wautelet jouent des extraits d'Antigone et des Fourberies de Scapin. Les petits chantent notamment "La Brabançonne" sous la direction de Dominique Nothomb. [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] | + | Dimanche 21 juillet : la fête nationale se fête sous l'égide de l'abbé Goffaerts. Une bonne partie des réfugiés belges des environs assistent à la messe, au repas et au spectacle donné par les élèves : Gérald Beatty, Justin Binon, Jacques de Grunne, Jean-Jacques Dodémont, Léon Labouille, Jean Lequarré, Pierre Michaux, Dominique Nothomb, Joseph Vanhaelen, Jacques van Ongevalle, Luc Verstraete, Marcel Wautelet jouent des extraits d'Antigone et des Fourberies de Scapin. Les petits chantent notamment "La Brabançonne" sous la direction de Dominique Nothomb. [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] |
- | 23 juillet : Etienne Castiaux : ''"L'année scolaire touche à sa fin, encore 2 jours pour les examens finaux alors vendredi et samedi, nous projetons une excursion à Notre-Dame des Neiges. Nous sommes ici dans le pays du Père de Foucauld. Nous avons été voir les gorges de la Beaume qui sont vraiment magnifiques avec des canyons comme dans les Rocheuses. Nous avons fait un jour 40 km à pied, 3 autres en ont fait 55. Nous avons été jusqu'à Peyre et revenu par Teyzac. Le pays est vraiment pauvre, une terre de France en friche comme disait "Le Petit Marseillais". Je lis le journal tous les jours. De grands quadrimoteurs allemands passent souvent très bas vers la Méditerranée, on voit très bien les croix gammées."'' | + | Mardi 23 juillet : Etienne Castiaux : ''"L'année scolaire touche à sa fin, encore 2 jours pour les examens finaux alors vendredi et samedi, nous projetons une excursion à Notre-Dame des Neiges. Nous sommes ici dans le pays du Père de Foucauld. Nous avons été voir les gorges de la Beaume qui sont vraiment magnifiques avec des canyons comme dans les Rocheuses. Nous avons fait un jour 40 km à pied, 3 autres en ont fait 55. Nous avons été jusqu'à Peyre et revenu par Teyzac. Le pays est vraiment pauvre, une terre de France en friche comme disait "Le Petit Marseillais". Je lis le journal tous les jours. De grands quadrimoteurs allemands passent souvent très bas vers la Méditerranée, on voit très bien les croix gammées."'' |
Jeudi 8 août : départ à 4 heures du matin, dans deux autocars loués à un garagiste pour Le Theil à une cinquantaine de kilomètres. C'est là que tous prendront le train pour Lyon. Dans cette dernière ville, ils sont accueillis par le cardinal Gerlier et le chanoine Bazin au séminaire Saint-Jean à Fourvière durant 5 jours...car impossible d'obtenir un moyen de transport pour la Belgique. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] | Jeudi 8 août : départ à 4 heures du matin, dans deux autocars loués à un garagiste pour Le Theil à une cinquantaine de kilomètres. C'est là que tous prendront le train pour Lyon. Dans cette dernière ville, ils sont accueillis par le cardinal Gerlier et le chanoine Bazin au séminaire Saint-Jean à Fourvière durant 5 jours...car impossible d'obtenir un moyen de transport pour la Belgique. Source : [["Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)]] |