Collège Cardinal Mercier en France (1940)

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Version du 28 juillet 2012 à 17:35

Voir aussi Collège Cardinal Mercier - Années 1940

Du 14 mai au 15 août 1940.

Lundi 13 mai (dans la soirée) : on apprend l'organisation d'un train vers la France réservé aux scouts. Le ministère songeait à faire des jeunes scouts le futur cadre d'une armée de réserve. L'abbé Goffaerts fut alors désigné pour accompagner les "grands" scouts en France. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Mardi 14 mai : départ du train, l'après-midi, de la gare de Schaerbeek. Etienne Castiaux (16 ans) : "Nous étions dans un convoi de 47 wagons à bestiaux, à 41 par wagon. Nous passons par Tubize, Braine-le-Comte, Mons. A Mons, nous voyons 6 foyers d'incendie dans la gare. Arrêt toute la nuit, alertes successives, nuit affreuse, une bombe à retardement saute tout près sur un arsenal..."

Mercredi 15 mai : Etienne Castiaux : "Nous partons à l'aube. A Valenciennes, nous apprenons que Mons (et la gare) vient d'être bombardé. Cambrai,Péronnes,banlieue de Paris,Orléans,..."

Carte du voyage jusqu'à Montpellier. Source : http://www.22eme.be/Histoires/Cres/Cres.html



















Jeudi 17 mai : Etienne Castiaux: "Toulouse,Carcassonne,Narbonne,Béziers,Montpellier. A Montpellier, nous dormons dans un garage sur le béton..."

Voir la carte du voyage, une photo d'un wagon et l'expérience vécue par d'autres scouts partis par le même train : http://www.22eme.be/Histoires/Cres/Cres.html

Vendredi 18 mai : Etienne Castiaux : "Dirigés sur Saint-Jean de Védas. Notre adresse: Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault).". Les scouts brainois sont installés au troisième étage d'une imposante demeure, celle de monsieur et madame Joncquières, famille hispano-française. Hubert Basyn est nommé chef de Troupe, Jean Pirson devient son assistant et les scouts sont organisés en patrouilles : les Goélands, les Jaguars et les Mouettes. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault). Collection : Jules Castiaux.
Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault).
















Mardi 28 mai : Paul Reynaud, Président du Conseil des Ministres français depuis mars 1940, annonce à la radio, lors du Radio-Journal, la capitulation de l'armée belge face à l'invasion allemande, signée par le roi Léopold III le 28 mai 1940 peu après minuit, sans qu'il ait au préalable prévenu les Alliés. Ecouter sur You Tube.

Fin mai : Jules Castiaux (19 ans): "Nous sommes ici avec l'abbé Goffaerts, des scouts de la ligue Saint-Paul et des scouts internes. Nous sommes divisés en 3 patrouilles. Etienne est dans la mienne. Chaque patrouille fait la cuisine à son tour. Nous sommes ravitaillés au village. Nous avons assez. Ce que nous faisons : monsieur Goffaerts, avec les plus grands de la troupe, a organisé des cours de latin, de français, de mathématiques, de géométrie, etc... Je donne des cours de latin pour la 4ème latine avec 3 élèves. M.Goffaerts fait cela pour que les scouts soient occupés. Monsieur le directeur Hanon est venu ici hier. Il a fui en auto le jeudi de la 1ère semaine de guerre. Il est à Toulouse... Ici, je suis avec, dans ma patrouille: Defrance Jules,Boonen, Deschamps, Etienne, Crokaert. Il y a aussi ici : Basyn, J.Pirson, Wautelet, Scholl,... Nous avons déjà fait plusieurs promenades dans les environs, nous avons été à la Méditerranée à Palavas. Nous pouvons prendre des bains et aussi nager dans une rivière à 1/4 heure d'ici. Nous y allons presque tous les jours. Habituellement, il y a un vent assez fort qui souffle par ici mais il ne pleut pas. Demain, la Belgique aura besoin de nous pour reconstruire. Nous ne devons pas perdre notre temps. Ici, nous continuons nos études."

Vendredi 31 mai : Etienne Castiaux : " Perdu dans un petit patelin de 300 habitants à 5 km de Montpellier et 10 km de la Méditerranée. Depuis 15 jours sans nouvelles de vous. Nous sommes logés dans un petit château. Nous passons le temps à faire des promenades, la cuisine, à laver le linge! Je regrette le temps de Braine: un paradis à côté d'ici. Monsieur le Directeur pour le moment recherche les professeurs et les élèves dans le sud de la France. Pour le 15, il compte reformer le Collège. Monsieur le Directeur va faire une annonce pour le Collège à la T.S.F." Jules Castiaux : "Le village est rempli de réfugiés. Il n'y a plus de place. Dans les environs de Montpellier, il y a beaucoup de réfugiés."

Mercredi 5 juin: Etienne Castiaux (17 ans depuis le 3 juin) : "J'ai reçu aujourd'hui votre lettre après la messe. Ici tout le monde nous regarde comme des chançards. Quelques scouts seulement savent où sont leurs parents : Duvrieu (?), Scholl, Beatty,... Defrance sait seulement où sont ses oncles. Deschamps n'a aucune nouvelle ainsi que Vanhaelen, Boonen, Faniel (?), Crokaert, Pirson, Wautelet, Basyn, Trussard, Vandervandel et 8 scouts internes. Nous dormons ici sur nos paillasses au second étage d'un petit château sans meubles. Nous faisons la cuisine avec ce que l'on nous donne. Toujours du pain frais à en avoir mal à l'estomac. Avec cela, il faut bien acheter quelque chose et c'est cher par ici. A midi, de la soupe, quelques pommes de terre et parfois un bon morceau de viande. Le pain maintenant est rationné pour les Belges : 300 gr par jour! Du sucre : 25 gr (nous n'en avons jamais), jamais de lait ni beurre. Pour le moment, je me sens déprimé par la chaleur, les moustiques, la fatigue, le manger et je n'ai vraiment pas de courage pour étudier quelques cours. Une lettre de Voussure nous dit que les jeunes gens de 19 à 30 ans devraient être mis dans des camps d'instruction. Pour les jeunes de 16 à 19, je crois qu'ils seraient formés en espèce de camps scouts. Rien n'est encore en vigueur, je crois. Les scouts vont par groupe de 5 tous les jeudis à Montpellier se procurer tout ce qu'il faut. Je n'ai pas encore été. Un scout à vélo y va quand il veut. Les réfugiés ici vont au ravitaillement de la commune. Eux ne peuvent s'éloigner même pour aller voir leurs malades à Montpellier. Suite à la capitulation du Roi, les Belges pour le moment n'ont plus l'estime des Français comme en 1914. Je lave tant bien que mal mon linge. Seulement pour raccommoder mes bas, quel supplice!!! Pour le Collège, Monsieur le Directeur a trouvé un magnifique bâtiment neuf pour les profs et les élèves. Il a sauvé la statue de Marie-Médiatrice. Ici si l'on veut, on peut aller travailler dans les vignes. la main d'oeuvre manque. Car si on ne reçoit pas d'argent, inévitablement les fonds vont s'épuiser puisqu'on achète toujours sans jamais gagner. Nous avons été à la mer. Les plages sont désertes maintenant. J'y ai été prendre un bain de pieds. La Méditerranée est vraiment magnifique. L'eau est très salée. Ici, il y a des couleuvres d'un mètre, des gros scorpions, des lézards verts, de magnifiques palmiers, des cerisiers, des platanes et à perte de vue des vignes bien alignées, des routes de macadam partout... Si j'avais mon vélo..."

Jeudi 6 juin : Jules Castiaux: " Nous venons de revenir de la mer Méditerranée, de Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault), journée splendide sous un fort soleil. Nous avons pris un excellent bain dans une eau très salée. Voici notre horaire ordinaire : à 7 h lever, à 7 h 1/2 messe pour tous les scouts du village (125), déjeuner : café-pain, nous achetons de la confiture de temps en temps. A 8 h 1/2 premier cours jusque 9 h 1/2, alors nous avons une sorte d'étude jusque 10 h 1/2. Puis préparation du dîner pour la patrouille qui est de cuisine; pour les autres, temps libre pendant lequel nous faisons des promenades dans les environs. 12 h 1/2: dîner puis sieste. De 2 h 25 à 4 h 1/4 : nous avons temps libre par patrouille : nous allons à ce moment ordinairement prendre un bain à la rivière. Ensuite, nous avons deux cours qui se suivent jusque 6 h. A 6 h, les scouts sont libres individuellement et peuvent aller au village. A 7 h 1/2: souper. A 8 h 1/4, nous faisons avec M.Goffaerts ou notre chef de troupe (Hubert Basyn qui était au séminaire avec moi) une 1/2 h d'exercice: nous apprenons la marche militaire, les 1/2 tours à droite, ... Après on temps libre jusque 9 h 1/2. A 9 h 1/2, conseil de troupe puis coucher à 10 heures. Je m'occupe de mon cours de latin que je donne aux 3 élèves de 4ème latine. Etienne s'occupe de la bibliothèque que par M.Goffaerts on a formé pour tous les scouts de la troupe. Etienne fait cela très bien et les livres augmentent. Hier après-midi, j'ai été à Saussan, un petit village à 5 km d'ici voir un séminariste : Paul Meeus. Ils sont très bien installés et ont une excellente nourriture. Notre nourriture ici est suffisante et la manière de préparer les plats s'améliore de plus en plus. Nous avions hier soir une bonne soupe, des pommes de terre, viande et petits pois. C'était très bon."

Vendredi 7 juin: Etienne Castiaux : " Nous avons été à la mer hier, beaucoup en sont revenus avec des coups de soleil formidables, ils avaient exposé leur corps au soleil, ils ont eu la fièvre et ont très mal aux places rouges. Aujourd'hui est arrivé ici Monsieur Vanhaelen en vélo de Bruxelles. Il fait très chaud. Un orage nous menace."

Lundi 10 juin : Jules Castiaux: "Nous sommes toujours très bien à Saint-Jean de Védas. Nous avons assez de nourriture. Il commence à faire chaud et les élèves, appesantis par la chaleur sont assez distraits aux cours. C'est en tous cas un beau coup de force que monsieur Goffaerts a fait ici en organisant cette "université Cardinal Mercier". C'est une belle entreprise et les scouts l'en remercieront. Nous partirons d'ici peut-être jeudi prochain... Nous avons eu ce matin la visite de monsieur le Baron Nothomb. Il nous a dit quelques mots. J'ai dû faire réparer une paire de chaussures qui étaient trouées. Elles sont bien ressemelées."

Mercredi 12 juin : Jules Castiaux : " A midi, Monsieur Goffaerts nous a annoncé que nous partons vendredi à Lablachère. Demain, donc jeudi, nous nous préparerons à partir et vendredi, nous partirons assez tôt pour Nîmes puis vers Lablachère. Ici, tout a été très bien . Notre nourriture est bonne et suffisante. La guerre est donc engagée avec l'Italie. cela nous a fait un coup lundi soir quand nous l'avons appris. L'Italie s'allie avec l'Allemagne contre la Belgique, contre la civilisation chrétienne, contre les Alliés. Pendant notre séjour ici, nous avons été très bien reçus et accueillis par les propriétaires de "Vista Alegre". Ils sont eux-mêmes très contents de nous. Ils nous invitent même de à venir chez eux en Espagne lorsque la guerre sera finie. Cet après-midi, nous avons été nager. Pourvu que là où nous allons, nous puissions encore le faire."

Vendredi 14 juin : tous prennent le train via Nîmes, Alès et Saint-Paul-le-jeune pour, en autocar, parvenir jusqu'à Notre-Dame de Bonsecours à Lablachère. Le gros bâtiment qui allait accueillir "Braine en France" avait été mis à disposition par Monseigneur Couderc, évêque de Viviers. Ils retrouvent là le directeur Hanon et l'abbé Mesure qui avaient préparé leur arrivée et celle du "Collège en réduction" de l'abbé Lamy lui-même. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Lablachère : Notre-Dame de Bonsecours. Voir plus d'infos sur la basilique : Wikipedia.
Juillet 1940. Le bâtiment qui servit comme Collège à Lablachère. Collection : Jules Castiaux.
Le Collège Cardinal Mercier à Lablachère avec l'abbé Goffaerts, Hubert Basyn, Jean Pirson, Jules Castiaux, Etienne Castiaux (avec la casquette), Arthur Deschamps, Jean du Trieu de Terdonck,...









































Lundi 17 juin : les classes reprennent, cours le matin, sieste, promenade et étude l'après-midi. Le Collège possède maintenant les 6 classes d'humanités, un corps professoral complet (de guerre!) et une cinquantaine d'élèves. Il compte deux groupes d'internat : les grands sous la direction d'Hubert Basyn, et les petits sous la responsabilité de Géraldd Beatty puis sous celle de Dominique Nothomb. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Dimanche 23 juin: le Collège reçoit la visite de son bienfaiteur, Mgr Couderc, qui est vivement remercié, au nom de tous, par Jacques de Grunne. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Mercredi 26 juin : Etienne Castiaux (17 ans) : "Voici 10 jours que nous sommes ici à Lablachère, aucun jour sans pluie, mais magnifiquement installés. Un bâtiment tout neuf et moderne avec chauffage, eau courante et électricité dans toutes les chambres. Nous dormons une cinquantaine environ, 2 ou 8 dans chaque chambre, nouvellement équipées de bons matelas et couvertures. Des soeurs nous font la cuisine, à la française, abondamment pourvue de riz, de lentilles et de (?), mais si finement et si soigneusement préparée et en abondance. Par exemple, le matin : pain en abondance, café,lait, sucre(2). A midi : potage, viande (excellente), pommes de terre et lentilles, des pêches pour dessert. A 5 heures : du pain et un morceau de chocolat. Le soir : potage, viande, riz, fruits confits. Et c'est la vie normale de collège: à 7h 1/2 lever, à 8 h messe, à 8 h 45 déjeuner, à 9 h 45 jusque 12 h 1/4 cours, à 12 h 1/2 dîner, de 1h 15 à 2 h 45 sieste, jusqu'à 4 h 45 promenade, de 5 h 1/4 à 6 h 45 étude puis souper, récréation et à 9 h , on monte dormir." Jules Castiaux (19 ans) : " Ici, nous continuons les cours comme d'ordinaire. Nous avons dans les environs des endroits magnifiques pour des promenades, des escalades dans des rochers, des grottes,... Nous allons encore nager mais la rivière n'est pas aussi large qu'à Saint-Jean de Védas. Cet après-midi, avec un camarade de collège,j'ai été à Joyeuse, un petit village à une dizaine de kilomètres d'ici. Il y avait de vieilles maisons très intéressantes à voir mais très sales dont peu étaient habitées si ce n'est par des gens très pauvres. C'est une belle journée. Il n'a pas plu mais il y a un vent assez violent. Espérons que le temps se remettra totalement."

17 juillet : Jules Castiaux: "On attend pour partir. Mais il parait qu'il y a moyen de passer en Belgique facilement. Donc Monsieur le Directeur tâchera de passer la frontière en auto et de rentrer en Belgique. Arrivé là, il reviendra nous prendre dit-il avec des autocars et des papiers de la kommandature allemande autorisant le passage. Je souhaite qu'il réussisse. On sera d'autant plus vite rentré... Nous avons été visiter différentes choses intéressantes des environs; En effet, il y a de très belles excursions. Actuellement, je lis assez bien. Je me procure des livres chez des Pères Oblats du village. Autrement, la vie est tout à fait normale, on continue à manger des pois cassés, des nouilles, du riz, des lentilles. Mais tout cela ne donne pas la force que donne la bonne nourriture de Belgique."

21 juillet : la fête nationale se fête sous l'égide de l'abbé Goffaerts. Une bonne partie des réfugiés belges des environs assistent à la messe, au repas et au spectacle donné par les élèves : Gérald Beatty, Justin Binon, Jacques de Grunne, Jean-Jacques Dodémont, Léon Labouille, Jean Lequarré, Pierre Michaux, Dominique Nothomb, Joseph Vanhaelen, Jacques van Ongevalle, Luc Verstraete, Marcel Wautelet jouent des extraits d'Antigone et des Fourberies de Scapin. Les petits chantent notamment "La Brabançonne" sous la direction de Dominique Nothomb. "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

23 juillet : Etienne Castiaux : "L'année scolaire touche à sa fin, encore 2 jours pour les examens finaux alors vendredi et samedi, nous projetons une excursion à Notre-Dame des Neiges. Nous sommes ici dans le pays du Père de Foucauld. Nous avons été voir les gorges de la Beaume qui sont vraiment magnifiques avec des canyons comme dans les Rocheuses. Nous avons fait un jour 40 km à pied, 3 autres en ont fait 55. Nous avons été jusqu'à Peyre et revenu par Teyzac. Le pays est vraiment pauvre, une terre de France en friche comme disait "Le Petit Marseillais". Je lis le journal tous les jours. De grands quadrimoteurs allemands passent souvent très bas vers la Méditerranée, on voit très bien les croix gammées."

8 août : départ à 4 heures du matin, dans deux autocars loués à un garagiste pour Le Theil à une cinquantaine de kilomètres. C'est là que tous prendront le train pour Lyon. Dans cette dernière ville, ils sont accueillis par le cardinal Gerlier et le chanoine Bazin au séminaire Saint-Jean à Fourvière durant 5 jours...car impossible d'obtenir un moyen de transport pour la Belgique. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

15 août (23 heures) : les élèves et leurs professeurs arrivent à Bruxelles.

17 et 25 septembre : tous les élèves de retour de France passent une visite médicale auprès du docteur Ch. Severin de Braine-l'Alleud. Il en coûta...80 francs au Collège. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

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