Collège Cardinal Mercier en France (1940)

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Du 14 mai au 15 août 1940.

Lundi 13 mai (dans la soirée) : on apprend l'organisation d'un train vers la France réservé aux scouts. Le ministère songeait à faire des jeunes scouts le futur cadre d'une armée de réserve. L'abbé Goffaerts fut alors désigné pour accompagner les "grands" scouts en France. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Mardi 14 mai : départ du train, l'après-midi, de la gare de Schaerbeek. Etienne Castiaux (16 ans) : "Nous étions dans un convoi de 47 wagons à bestiaux, à 41 par wagon. Nous passons par Tubize, Braine-le-Comte, Mons. A Mons, nous voyons 6 foyers d'incendie dans la gare. Arrêt toute la nuit, alertes successives, nuit affreuse, une bombe à retardement saute tout près sur un arsenal..."

Mercredi 15 mai : Etienne Castiaux : "Nous partons à l'aube. A Valenciennes, nous apprenons que Mons (et la gare) vient d'être bombardé. Cambrai,Péronnes,banlieue de Paris,Orléans,..."

Carte du voyage jusqu'à Montpellier. Source : http://www.22eme.be/Histoires/Cres/Cres.html















Jeudi 17 mai : Etienne Castiaux: "Toulouse,Carcassonne,Narbonne,Béziers,Montpellier. A Montpellier, nous dormons dans un garage..."

Voir la carte du voyage, une photo d'un wagon et l'expérience vécue par d'autres scouts partis par le même train : http://www.22eme.be/Histoires/Cres/Cres.html

Vendredi 18 mai : Etienne Castiaux : "Dirigés sur Saint-Jean de Védas. Notre adresse: Château "Vista Alegre", Saint-Jean de Védas (Hérault).". Les scouts brainois sont installés au troisième étage d'une imposante demeure, celle de monsieur et madame Joncquières, famille hispano-française. Hubert Basyn est nommé chef de Troupe, Jean Pirson devient son assistant et les scouts sont organisés en patrouilles : les Goélands, les Jaguars et les Mouettes. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Fin mai : Jules Castiaux (19 ans): "Nous sommes ici avec l'abbé Goffaerts, des scouts de la ligue Saint-Paul et des scouts internes. Nous sommes divisés en 3 patrouilles. Etienne est dans la mienne. Chaque patrouille fait la cuisine à son tour. Nous sommes ravitaillés au village. Nous avons assez. Ce que nous faisons : monsieur Goffaerts, avec les plus grands de la troupe, a organisé des cours de latin, de français, de mathématiques, de géométrie, etc... Je donne des cours de latin pour la 4ème latine avec 3 élèves. M.Goffaerts fait cela pour que les scouts soient occupés. Monsieur le directeur Hanon est venu ici hier. Il a fui en auto le jeudi de la 1ère semaine de guerre. Il est à Toulouse... Ici, je suis avec, dans ma patrouille: Defrance Jules,?, Deschamps, Etienne, Crohart(?). Il y a aussi ici : Basyn, J.Pirson, Wautelet, Scholl(?),..."

Lundi 10 juin : Jules Castiaux: "Nous sommes toujours très bien à Saint-Jean de Védas. Nous avons assez de nourriture. Il commence à faire chaud et les élèves, appesantis par la chaleur sont assez distraits aux cours. C'est en tous cas un beau coup de force que monsieur Goffaerts a fait ici en organisant cette "université Cardinal Mercier". C'est une belle entreprise et les scouts l'en remercieront. Nous partirons d'ici peut-être jeudi prochain... Nous avons eu ce matin la visite de monsieur le Baron Nothomb. Il nous a dit quelques mots."

Jeudi 13 juin : tous prennent le train via Nîmes, Alès et Saint-Paul-le-jeune pour, en autocar, parvenir jusqu'à Notre-Dame de Bonsecours à Lablachère. Le gros bâtiment qui allait accueillir "Braine en France" avait été mis à disposition par Monseigneur Couderc, évêque de Viviers. Ils retrouvent là le directeur Hanon et l'abbé Mesure qui avaient préparé leur arrivée et celle du "Collège en réduction" de l'abbé Lamy lui-même. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

Lablachère : Notre-Dame de Bonsecours.















Mercredi 26 juin : Etienne Castiaux (17 ans) : "Voici 10 jours que nous sommes ici à Lablachère, aucun jour sans pluie, mais magnifiquement installés. Un bâtiment tout neuf et moderne avec chauffage, eau courante et électricité dans toutes les chambres. Nous dormons une cinquantaine environ, 2 ou 8 dans chaque chambre, nouvellement équipées de bons matelas et couvertures. Des soeurs nous font la cuisine, à la française, abondamment pourvue de riz, de lentilles et de (?), mais si finement et si soigneusement préparée et en abondance. Par exemple, le matin : pain en abondance, café,lait, sucre(2). A midi : potage, viande (excellente), pommes de terre et lentilles, des pêches pour dessert. A 5 heures : du pain et un morceau de chocolat. Le soir : potage, viande, riz, fruits confits. Et c'est la vie normale de collège: à 7h 1/2 lever, à 8 h messe, à 8 h 45 déjeuner, à 9 h 45 jusque 12 h 1/4 cours, à 12 h 1/2 dîner, de 1h 15 à 2 h 45 sieste, jusqu'à 4 h 45 promenade, de 5 h 1/4 à 6 h 45 étude puis souper, récréation et à 9 h , on monte dormir." Jules Castiaux (19 ans) : " Ici, nous continuons les cours comme d'ordinaire. Nous avons dans les environs des endroits magnifiques pour des promenades, des escalades dans des rochers, des grottes,... Nous allons encore nager mais la rivière n'est pas aussi large qu'à Saint-Jean de Védas. Cet après-midi, avec un camarade de collège,j'ai été à Joyeuse, un petit village à une dizaine de kilomètres d'ici. Il y avait de vieilles maisons très intéressantes à voir mais très sales dont peu étaient habitées si ce n'est par des gens très pauvres. C'est une belle journée. Il n'a pas plu mais il y a un vent assez violent. Espérons que le temps se remettra totalement."

17 juillet : Jules Castiaux: "On attend pour partir. Mais il parait qu'il y a moyen de passer en Belgique facilement. Donc Monsieur le directeur tâchera de passer la frontière en auto et de rentrer en Belgique. Arrivé là, il reviendra nous prendre dit-il avec des autocars et des papiers de la kommandature allemande autorisant le passage. Je souhaite qu'il réussisse. On sera d'autant plus vite rentré... Nous avons été visiter différentes choses intéressantes des environs; En effet, il y a de très belles excursions. Actuellement, je lis assez bien. Je me procure des livres chez des pères oblats du village.

8 août : départ à 4 heures du matin, dans deux autocars loués à un garagiste pour Le Theil à une cinquantaine de kilomètres. C'est là que tous prendront le train pour Lyon. Dans cette dernière ville, ils sont accueillis par le cardinal Gerlier et le chanoine Bazin au séminaire Saint-Jean à Fourvière durant 5 jours...car impossible d'obtenir un moyen de transport pour la Belgique. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

15 août (23 heures) : les élèves et leurs professeurs arrivent à Bruxelles.

17 et 25 septembre : tous les élèves de retour de France passent une visite médicale auprès du docteur Ch. Severin de Braine-l'Alleud. Il en coûta...80 francs au Collège. Source : "Le Collège Cardinal Mercier dans la tourmente - Essai de reconstitution de la vie du Collège pendant la seconde guerre mondiale (1940-1945)" par Xavier Cambron (Point Cardinal spécial n°52 - Avril 1995)

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